Comme on n'avait pas pu se baigner cet été pour cause d'une longue balade en scooter et en France, la plupart du temps loin de la mer et aussi pour cause de temps pluvieux sur l'atlantique, on s'était dit qu'on irait bien quelques jours au soleil en septembre au bord de l'océan et si possible dans un endroit paradisiaque...
Et pourquoi pas avec La Petite,
et pourquoi pas sous les tropiques,
et pourquoi pas dans un pays qu'on connait pas,
et pourquoi pas sans trop de décalage horaire,
et pourquoi pas dans l'océan Indien,
et pourquoi pas sur une (ou des) île(s),
et pourquoi pas dans un lieu où apporter un masque et des palmes dans la valise n'est pas complètement délirant,
et pourquoi pas... avec du matériel de pêche !
Et tout naturellement Les Seychelles sont apparues comme une évidence.
On s'est documenté sur la destination, sur les possibilités d'hébergement, sur les vols, sur les activités à faire sur place, on a surveillé le prix des billets d'avions et quand tout est rentré dans le budget, on a "booké".
Quant à la pêche, j'avais une petite idée de la façon dont ça allait se passer (CAD comme d'habitude) et je n'ai pas été déçu !
Tout a commencé par une phase hautement euphorisante quand tu apprends que les eaux Seychelloises grouillent de poissons en tout genre et de toutes tailles, qu'il suffit d'avoir une simple canne à pêche sur la plage. Le moral est au top quand ta fille te dit qu'elle va pêcher avec toi, que les hameçons, les moulinets, les leurres s'entassent dans la panière du marchand, que tu retrouves sans peine le tube protecteur en plastique qui contient les cannes sur le tapis roulant de l'aéroport à l'arrivée sur place, supplément de bagage que la compagnie aérienne ne t'as même pas fait payé; mais il y a comme qui dirait "un coup de mou" après 3 jours sans la moindre touche. Ensuite c'est une succession de hauts et de bas jusqu'à l'épilogue final (connu à l'avance ?) : optimisme à la vue des étals des pêcheurs locaux, surexcitation par la multitude de carangues, de permits et surtout par la présence d'une gigantesque orphie crocodile dans les eaux translucides du port de Praslin, grosse déception aussitôt avec les panneaux d'interdiction de pêcher dans ce même port. Le pic d'amplitude de mes états d'âme a été atteint la veille du retour en France à 17h48 précisément sur le pont d'un bateau lors d'une séance de pêche à la traîne : la canne se plie brusquement, mon cœur s'arrête de battre, c'est sûr c'est du gros ! Et puis après plus rien... car le fil a été coupé net ! Au secours, où est la boîte d'antidépresseurs ? En bref "no fish today" et "no fish aux Seychelles".
Fort heureusement la pêche n'a pas été l'activité majeure du séjour et nous avons pu profiter du ciel bleu, des petits poissons colorés et des tortues marines (et aussi des tortues terrestres énormes en captivité un peu partout, surtout dans notre jardin à Praslin) lors de nos séances de « snorkeling » quasi quotidiennes, d'une météo tropicale sans pluie, de plages splendides encadrées par des blocs de granit (quelquefois rose) et bordées de cocotiers et autres Takamakas, nous avons découvert 3 îles différentes avec une préférence non dissimulée pour les îles de Praslin et La Digue, des Seychellois sympathiques et leur langue créole « franglaise » quelque peu déroutante : "Why tu fais ça my friend ?" ou bien la version créole du discours du commandant de bord d’Air Seychelles, un vrai sketch !
Avec beaucoup de chance nous n’avions pas réservé de logement près de la plage très touristique de Beau Vallon sur l’île de Mahé qui représente pour nous l’antithèse d’un endroit agréable : la plage est grande mais très fréquentée par les touristes, les bars, les hôtels, les restaurants en arrière-plan sont les uns sur les autres, les flots ont du mal à trouver leur teinte bleue turquoise dont tout à chacun aspire dans les mers du sud, et nous ne sommes pas des adeptes des scooters des mers, du ski nautique et du parachute ascensionnel surtout quand ils peinent à trouver leur voie (maritime) près du rivage sans se percuter ou tout simplement couler les très nombreux baigneurs; une seule touche sympathique : les familles locales profitant du repos dominical pour s’installer sur le sable à la journée et « pique-niquer » ainsi que la ribambelle de gargotes mobiles proposant des brochettes de viande, des poissons frits et des jus de fruit. Rien à voir donc avec le sud de Mahé où nous étions, plus discret et aussi plus confidentiel, peut-être grâce à l’éloignement de l’aéroport et aussi grâce à la conduite à gauche sur des routes étroites bordées de caniveaux profonds ou le moindre écart peut se payer très cher.
Sur l’île de Praslin, quasi désertée à l’époque où nous étions, la vie s’écoulait paisiblement de plages en plages sans oublier la visite de la vallée de mai, sanctuaire unique (au monde) de cocotiers de mer (ou coco-fesses) avec la franche impression d’un retour arrière dans le temps de quelques millions d’années.
Sur l’île de La Digue la balade était tranquille à vélo dans une ambiance faussement touristique et toujours très « cool » avec la découverte de la plage d’Anse source d’Argent dont la réputation de « vitrine » des Seychelles n’est vraiment pas usurpée.