C’est une presqu’ile de plus de 100km de long sur la cote atlantique Argentine au tout début de la Patagonie. Ses eaux chaudes, poissonneuses et riches en plancton en font un sanctuaire unique pour la vie animale marine.
Qui n’a pas vu à la télévision les émissions animalières fantastiques dans une région du monde où les colonies de phoques, d’éléphants de mer ou de pingouins comptent des milliers, voire des centaines de milliers d’individus pour former sur les plages des marées vivantes à perte de vue ?
N’avez-vous pas frissonné d’effroi devant le spectacle hallucinant des orques qui viennent à marée haute s’échouer sur la plage pour croquer les bébés phoques imprudents, ou de ces mêmes lions de mer (les phoques en fait) devenus adultes faisant subir le même sort aux pingouins ?
Vous rappelez vous les baleines gigantesques batifolant à quelques brasses du rivage et se laissant approcher de près par des touristes éberlués en canot pneumatique ?
Tout ça fait normalement partie du décor de la péninsule Valdés survolée à maintes reprises en avion par Saint Exupéry pendant la folle aventure de l’aéropostale. D’ailleurs nous n’avons pas été surpris à Puerto Madryn de voir que toutes les agences de voyage placardent des affiches géantes de toutes les bestioles citées et que des écrans de télévision nous passent en boucle ces spectacles extraordinaires de la nature par ici généreuse. Nous étions donc logiquement tous impatients de voir ça de nos propres yeux, mais publicité mensongère, machination (comme pour les ours en Amérique du nord) ou erreur de calendrier (c’est sur, c’est à cause du réchauffement de la planète !) le résultat n’a pas été à la hauteur de nos ambitions et de nos attentes.
Seuls les pingouins ont réussi à sauver la mise sous les rafales de vent de la Patagonie. Ils étaient tous là, dociles, debout, couchés, les yeux mi-clos, presque prêts à se laisser caresser la tête. Et c’est mignon un pingouin, on dirait une grosse peluche… en plume !
Quant aux phoques et aux éléphants de mer, on aurait pu les compter sur les doigts de la main ou presque. Où étaient les autres ? peut-être en voyage comme nous ? Et quid des orques et des baleines : que nenni, eux aussi probablement en voyage avec les phoques !
Sur la boucle effectuée en voiture dans des paysages de landes et de salars aux tons roses ou mauves, nous avons tout de même aperçu les têtes laineuses des guanacos sortir des buissons d’épineux et celles plus nombreuses et non moins laineuses des moutons que quelques estancias élèvent sur leurs terres immenses.
Par moment des nandous (sorte d’autruches en plus petit) s’enfuyaient au bruit de notre moteur et on s’est amusé à Puerto Valdés à courir après des tatous pour les attraper malgré l’interdiction formelle de le faire (Ah ces Français ! en voyage ou pas, tous les mêmes !).
Toute la journée s’est passée sous un soleil radieux et à la fin de la balade aucune vraie déception n’était visible sur nos visages halés.