J'ai eu beaucoup de mal à me faire tout petit en essayant de m'enfoncer dans le siége de l'avion, parce que j'avais "vendu" du soleil assuré à Carole et Clara pour notre séjour à Madagascar, et que visiblement c'était des promesses en l'air. Il était 11h du matin, l'avion roulait encore sur le tarmac de l'aéroport d'Antananarivo après l'atterrissage, et le ciel vu des hublots avait un aspect menaçant et gris. C'était certain, le commandant de bord avait du se gourrer, nous avions probablement atterri à Brest en Novembre ! D'autant qu'il venait d'annoncer une température extérieure de 15°C.
Il n'y avait malheureusement aucune erreur. On est sorti de l'avion avec des pulls et on était bien à Mada. Formalités assez rapides, récupération des bagages et on se dirige vers la sortie en espérant que l'hôtel qu'on a réservé pour une nuit sur place n'a pas oublié de commander un taxi. Et non, pas d'oubli, parmi les noms mal orthographiés sur les pancartes dans la foule on reconnaît le nôtre, et on a à peine franchi les barriéres de sécurité que tout s'enchaîne rapidement : est ce la nuit passée à bord de l'avion ? Est ce le manque de réflexe qui nous caractérise ? Juste le temps d'un sourire et d'une poignée de main à notre chauffeur ont suffi pour que 5 porteurs patentés (ou pas) s'accrochent à nos 3 valises comme des berniques sur des rochers Bretons à marée basse.
Impossible de les faire lâcher prise et il va falloir distribuer les pourboires. Il y en a même un qui croyait décrocher le Jackpot, pensant sûrement pouvoir nous servir de guide pendant notre séjour, et s'obstinait à vouloir monter dans la voiture ... Il a fini par être refoulé manu militari !
Le trajet ensuite jusqu'à l'hôtel nous a montré un univers triste et misérable de bidonvilles, première impression déprimante accentuée par le plafond bas et gris du ciel.
L'aprés midi je dois finaliser dans une agence de Tana un contrat de location de voiture avec chauffeur. Je sors de l'hôtel, me dirige vers un groupe de taxis, montre l'adresse à un chauffeur qui acquiesce de la tête, monte dans une renault 4L qui aurait pu appartenir au Général de Gaulle, et on part Mora Mora*. J'ai eu peur de devoir pousser la voiture pour accrocher la première vitesse, mais maintenant ça roule.
En 15 minutes on était dans le quartier de destination et 3 heures plus tard je commençais seulement à régler les derniers détails de la location de voiture avec l'agence. Cet après midi m'a permi de constater que :
- Il n'y a pas que des routes pavées ou goudronnées dans Tana,
- les adresses de tana sans indication de rue mais avec un numéro de lot comme Lot III V 175C n'ont rien de pratique ou de logique pour se repérer dans une ville (même pour un chauffeur de taxi !)
- les vieilles 4L sont increvables,
- les habitants de Tana qui venaient volontiers pour nous aider en nous indiquant la route à suivre... racontaient n'importe quoi,
- ce que j'ai vu de Tana pendant le trajet ne m'incite toujours pas à revenir y faire une promenade touristique...
Heureusement demain on prend la route direction le Sud par la RN7.
* tout doucement