Cette histoire se déroule au Belize, au Black Rock, un hôtel en harmonie avec la nature, situé au cœur d’une magnifique réserve naturelle. Une jungle dense et épaisse, des oiseaux, des jaguars et un comité d’accueil assez surprenant.
Nous venons d’arriver à l’hôtel, il est 18h30 et la nuit est déjà bien noire. Normal, nous sommes sous les tropiques. Comme d’habitude, nous avons réservé deux chambres à 50m l’une de l’autre. Une pour Audrey, Willy, Ramy et moi-même et l’autre pour la Famille LDE : Carlotta, La Petite et Pacoulou.
Pascal a sûrement dû partir faire un tour à la recherche d’un Boa ou d’un Jaguar. Résultat, seules La Petite et Carlotta sont dans leur chambre.
De notre côté, nous étions tranquillement en train de nous installer quand soudain un cri aigu vint briser les envoûtants bruits de la jungle. Nous comprîmes rapidement que ce cri de torpeur venait de chez nos voisins les « LDE ».
Nous courûmes jusqu'à leur chambre et en ouvrant la porte une seule phrase sortit de leur bouche : Elle est énorme, dans la salle de bain !!!
La Petite voulant simplement se brosser les dents (chose rare !! hihi), évita de marcher de peu sur… une énorme Tarentule ! Celle-ci, d’après La Petite, faisait la taille d’une assiette !! Cette grosse bête voulait probablement juste effectuer ses besoins proprement aux Banos (Toilettes).
Après une telle description nous nous empressâmes d’ouvrir la porte qui avait été soigneusement condamnée par Carlotta. Je suppose que Carole avait dû vouloir préserver l’intimité de notre invitée durant son passage imprévu dans nos toilettes.
Ramy, plus téméraire qu’un Toucan aux abois (Je sais ça veut rien dire !) fut le premier à ouvrir la porte.
Première réaction : DECEPTION ! Rien, nada, quedal !! Pas de grosse bête en vue. Mais en regardant de plus près, Willy, œil de Condor, eut la bonne intuition de diriger son regard perçant sur… le balai à chiotte ! Quel génie ! Elle était là, juste derrière ce splendide balai, recroquevillée sur le sol.
Première conclusion : Elle n’est pas entièrement déployée.
Deuxième conclusion : La même pensée nous traversa l’esprit, cette position en flexion sur ses pattes, c’est une Tarentule sauteuse !!!
Tout de suite nos comportements changèrent légèrement, le téméraire Ramy suivi de la troupe recula jusqu’à l’entrée de la pièce. Mais ceci pour mieux avancer ensuite !
En effet, pas question de la tuer, pas question qu’elle nous tue non plus. Il faut juste la sortir d’ici .D’où la question : COMMENT FAIRE ???
Notre Mac Giver des bois alias Ramy eut une ingénieuse idée : Un balai, un seau, un couvercle et le tour est joué… en théorie !
Nous ouvrîmes donc à nouveau la porte, armés de notre piège sophistiqué. Mais pas de tarentule en vue près de notre cher balai à chiotte ! Pas de tarentule sur le sol, pas de tarentule sur les murs, pas de tarentule au plafond …Elle est où ?? Quand soudain un mouvement rapide attire notre regard. Elle est là, se promenant tranquillement sur le rideau de douche. Elle n’est plus recroquevillée et sa taille est impressionnante ! Peut être qu’après son passage aux toilettes, notre coquette tarentule désire s’offrir une bonne douche. On n’est pas trop d’accord. Notre plan machiavélique se met en marche avec Ramy à la baguette.
Il plaça donc subtilement et avec précision le seau en bas du rideau, dans la trajectoire de l’éventuelle chute de la tarentule. Equipé de son balai, l’objectif est donc de faire tomber la bébette dans le seau et de refermer rapidement le couvercle, elle pourrait sauter.
Après quelques essais notre Dudule n’est toujours pas dans le seau et est montée tout en haut du rideau, prête à bondir comme un lapin en plein vol sur sa proie, Ramy ! Terrifiant ! Mais c’était sans compter sur l’impressionnante habileté de notre Tarentule Dundee à manier le balai à brosse. En effet, après quelques feintes et deux rotations, le bâton toucha sa cible avec une précision et une délicatesse sans pareilles. Le monstre aux pattes velues chuta directement dans le seau béant (3 points). Sans attendre j’entrai en action : Je pris le couvercle et refermai le seau ! Action très courte et pas trop complexe je vous l’accorde, mais qui a son importance non ?!?
Nous allions rendre sa liberté à notre amie captive quand l’homme qui savait parler aux araignées fit son apparition. Le serveur de l’hôtel (surnommé : tutulutttt). Pacoulou n’ayant pas eu la chance de croiser une bestiole, eut la bonne idée de ramener la personne adéquate pour résoudre les problèmes d’insectes.
D’une main sûre, il enleva le couvercle et laissa tranquillement la tarentule reprendre sa liberté sur le sol de… notre chambre !!! Nous étions tous scotchés autour (derrière) lui, avec des personnes plus ou moins éloignées suivant leur attirance pour les Tarentules. Qu’allait-il faire ??? Avec la lenteur et le calme légendaire des poissons du Marigot (hihi), il posa sa main sur le sol devant la tarentule. Celle-ci, bougeant ses huit pattes, grimpa tranquillement sur sa main suivie du bras pour enfin finir sur le dos de notre Rahan international. Voir cette grosse bête noire crapahuter, en bougeant l’une après l’autre ses grosses pattes velues tout doucement, sur le tee-shirt de notre ami nous faisait froid dans le dos !
Mais ce sentiment était le premier, rapidement une deuxième impression nous envahit. Si lui pouvait le faire, pourquoi pas nous ? C’est pas tous les jours qu’on aura l’occasion de voir se promener une tarentule sauvage sur notre bras ! Nous étions en pleine réflexion, je le fais, je le fais pas.
Notre Maître araignée nous expliqua qu’il n’y avait aucun danger. Elle était bien venimeuse, pouvait en effet nous infliger une sérieuse morsure. Pour le moment on ne voyait pas où il n’y avait aucun danger …Mais il nous dit ensuite que ce type de tarentule n’était pas agressif et que tant que rien n’était compressé sur son corps, elle ne mordrait pas. Il fallait simplement poser sa main par terre et la laisser d’elle-même monter sur notre bras en gardant son calme. Il ajouta de plus que cette espèce n’était pas sauteuse !
Pascal fut le premier à tenter l’expérience. Plus téméraire qu’un lama du Pérou, il posa sa main et comme par magie la tarentule monta tout en douceur sur son bras. Pascal gardait son calme légendaire et devait être très fier (à voir sa tête) d’avoir une tarentule sauvage qui se promenait sur le bras. Suivirent ensuite, Willy, moi-même, Audrey, Carole et Ramy. (Mais où est La Petite ???? Elle s’est bien rattrapée en Amazonie !)
Ensuite, tous très fiers d’avoir surmonté cette épreuve, nous relâchâmes notre amie dans la nature. Un peu plus loin que l’entrée de l’habitation quand même hein !
Cette soirée fut magique. Une rencontre surprise avec la venimeuse Tarentule aux poils noirs. Cette terrifiante créature qui au final se baladait tranquillement sur notre bras !
Un grand moment de frisson !!